Abhisheka (baptême)

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Abhisheka du nouveau-né

Suite à quelques requêtes, Lama Shérab Namdreul a composé un rituel tout particulièrement destiné aux nouveau-nés (cf. Sadhanas et Extrait).

Les termes "baptême" et "abhisheka" * ont un rapport commun avec l'action d'oindre. L'onction rituelle renvoie à une véritable expérience intérieure naturelle de l'esprit qui s'opère lors de sa jonction (sct. yog) aux souffles. En attendant que cette expérience soit effective, les cérémonies d'initiation permettent de rendre l'esprit réceptif selon l'intelligence de l'élève, soit à l'ouverture d'une confiance préalable, soit à une compréhension d'une vue intérieure ou encore à un mûrissement plus ultime.

L'humain est un animal cultuel, en ce sens qu'il transpose par des rituels des interrogations existentielles immanentes sur un plan imaginal qualifié parfois de transcendant. Pour un pratiquant adulte, le rituel est investi d'un sens qui permet d'en faire l'expérience. Dans le cas d'un baptême pour un nouveau-né, où cet investissement personnel n'est pas possible, le rituel répond à d'autres nécessités.

Tout individu est le fruit de ses aspirations qu'elles soient égotiques ou sublimes. La Bodhicitta**  y participe tant bien que mal. L'Abhisheka baptismal a pour fonction d'exhausser cette part plus ou moins consciente qui permit cette naissance humaine. L'Abhisheka baptismal accueille la naissance en connectant le nouveau-né à notre règne "humain cultuel". La cérémonie consacre l'aspiration d'un être qui s'est fait chair et lui ouvre le droit d'être en accord avec son aspiration primordiale durant toute sa vie qu'elle soit courte ou longue. Selon la maturation karmique du nouveau-né, la cérémonie permet que la graine *** puisse commencer à germer ou de développer son enracinement ou que s'exécute sans entrave l'accomplissement.

Pour autant que cela puisse paraître paradoxale, Lama Shérab aura l’occasion de développer le processus de la naissance durant le cycle "Mort et Non-mort".

 

* Le terme initiation, dont on emploie couramment le sanscrit "abhisheka", se décline en trois aptitudes (cf. Lignage naturel) bien spécifiques : abhisinca, abhisheka et abhisiki (cf. La Guirlande des précieux commentaire de Gourou Padmasambhava). Ces trois termes sanscrits se résument en un seul terme tibétain par "Ouang Kour" et en français par "Initiation".

** La nature fondamentale de notre esprit en sa co-émergence vacuité-compassion.

*** Dans le Mahavairocana Tantra de Nagajourna, la Bodhicitta est comparée à une graine, la Compassion (sct. Mahakaruna) est comparée à la racine et l'effiscience (sct. Upaya) au fruit.