Attentes

N’attends rien des bouddhas passés, présents et à venir.

Si ce n’est pas pour adopter la Vue intérieure

Aucun bouddha ne pourra être reconnu.

Applique-toi aux instructions du Dharma intérieur

Et la compassion des bouddhas passés, présents et à venir

Se présentera à portée d’esprit.

Assumer l’éveil de son propre esprit est l’excellent Refuge.

 

N’attends rien d'un lama.

Si ce n’est pas pour comprendre la Vue pure

Un jour il est l’objet de nos espoirs et fascinations,

Un autre, il devient l’objet de nos déceptions et mépris.

Lamas comme disciples, pour toute sangha vajra

Traquer ses propres illusions est l’excellent Samaya.

 

N’attends rien d’un disciple.

Si ce n’est pas pour exercer la Vue du Sahaja

Cela devient source de devoir et de contrainte.

Agir en l’immédiateté de la Vue est l’excellente Conduite.

 

N’attends rien des êtres.

Si ce n’est pas pour exercer la Vue altruiste

On se plaindra toujours de l’égoïsme du monde.

Savoir les êtres en quête perpétuelle de satisfactions

Voilà le départ d’une excellente empathie.

 

Gardien

N’attends rien des soutras et des tantras.

Si ce n’est pas pour appliquer la Vue de la vacuité

Ils ne deviennent que rites et incantations pathétiques.

Placer la Vue en toute circonstance est l’excellent Chemin.

 

N’attends rien d'une divinité.

Si ce n’est pas pour stabiliser la Vue contemplative

On devient le dévot romantique d’une idole.

Contempler l’union clarté-vacuité cela même est l’excellent Yidam.

 

N’attends rien du mantra.

Si ce n’est pas pour pénétrer la Vue des souffles

On s’abrutit de formules que l’on croit magiques.

Joindre le mental et le souffle est l’excellente Célébration du Verbe.

 

N’attends rien d'une nouvelle année (tib. Lo sar).

Si ce n’est pas pour mettre à jour la Vue native

Les habitudes et les tendances reprendront leur cours

Et l’on fera du neuf avec du vieux.

Savoir les apparences semblables à celles d'un rêve

Rend le cœur toujours jeune et libre.

Voilà l’excellent Souhait de Shérab Namdreul.

 

 

Lama Shérab Namdreul, Yogi Ling le 31 décembre 2009