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1) La manière de suivre le guide spirituel

ajoutons également ces paroles du grand Gyerpoung  :
Comme préliminaire à tous les enseignements, il est très important de générer le sublime esprit d’éveil. La phase principale doit avoir cette profondeur où toute chose est vue comme un rêve ou une illusion magique. La phase terminale qui consiste en une dédicace orientée vers l’éveil, doit être exempte de conceptualisation.

« Qui a la vision pure percevra le profond ».
Conformément à cette citation de la Transmission de l’esprit, nous ne regarderons pas de manière ordinaire le lieu où le Beun est enseigné, celui qui l’expose ainsi que l’entourage des auditeurs. Au contraire, si nous écoutons le Beun en considérant que les cinq perfections sont réunies dans la nature pure des champs et des Corps naturellement manifestés, il s’agit de la voie spéciale des méthodes qui permettent de percevoir promptement le sens profond de l’exacte réalité.

... Nous verrons donc l’endroit même où est exposée la doctrine comme ayant la nature du lieu parfait, l’insurpassable champ pur Sans Dépassement. Le maître qui expose le Beun sera vu lui-même comme le parfait Révélateur Kunzang Shenlha et les auditeurs comme étant par nature le parfait entourage, à savoir les éveillés des dix directions ainsi que les héros de l’esprit de la dixième Terre, les déités masculines et féminines...

L’esprit semblable à un récipient empoisonné :
Même si les mots de l’enseignement pénètrent en nous une fois captés par nos oreilles, s’ils se mêlent à des pensées mêlées aux cinq poisons tels que l’attachement, l’aversion et l’opacité mentale ou si notre esprit est animé d’une mauvaise motivation telle que le désir de notoriété ou de grandeur, même les vertus deviendront non-vertus, à l’image de boissons ou de nourritures versées dans un récipient contenant du poison...

... Il est dit qu’en l’absence de dévotion et de vision pure, même les paroles de Teunpa Shenrab ne pourraient renverser la puissance du karma des êtres, quand bien même ils rencontreraient un maître détenant le suc des instructions. Dans un tel cas, il est impossible d’être enveloppé dans la compassion du maître.

Elles concernent 1/ l’enseignement, 2/ le lieu et 3 / le moment de cet enseignement, 4/ l’enseignant et 5/ l’assemblée des auditeurs.


Gyerpoung Drenpa Namkha.

2) Les principes de l’apprentissage spirituel selon les préliminaires extérieurs et intérieurs

... À l’image des œuvres et de la conduite des patriarches d’autrefois, cultivons la réflexion consistant à placer à égalité les personnes qui nous sont proches et celles qui suscitent notre inimitié : tout d’abord, employons-nous avec zèle aux méthodes qui empêchent de générer la haine et la colère envers les êtres qui la font naître en nous comme envers ceux qui nous déplaisent et entraînons notre esprit jusqu’à les considérer de manière neutre, sans que n’intervienne plus aucune notion d’intérêt ni de préjudice.   
Puis, réfléchissons à la manière selon laquelle les êtres qui nous sont indifférents ont été eux aussi nos parents un nombre incalculable de fois depuis des vies sans commencement et méditons en nous entraînant à faire naître dans l’esprit une affectueuse bienveillance envers eux, à l’instar de celle que nous éprouvons pour nos père et mère actuels...

... Il est écrit dans un Discours :
De manière générale, en considérant la doctrine des causes et des effets,
Si l’esprit d’éveil ne sert pas de fondement,
Quelles que soient les causes, elles ne produiront pas de résultats.
Aussi, comment la réalité ultime pourrait-elle être trouvée ?

 

... Comme l’a dit Jédrouk :
Une collection de nombreux pouvoirs psychiques et miraculeux
Constitue la force obstructive des dieux, ogres et esprits élémentaux.
Il n’y a rien à voir dans l’authentique condition absolue,
Il n’y a rien à connaître dans la méditation du Grand Véhicule,
Il n’y a pas de pouvoir magique dans l’espace de la Réalité.
C’est pourquoi tous les méditants des générations futures
Verront les pouvoirs psychiques et magiques comme un égarement.
Par conséquent, si nous n’embrassons pas comme il se doit le fondement que représente ce précieux esprit d’éveil, même si nous semblons nous investir dans une étude, une réflexion et une méditation extensive de la doctrine, il en sera comme dans cette phrase extraite de la Transmission de l’Esprit :
Ne pas être muni au préalable de l’esprit d’éveil, c’est comme oublier ce qu’il faut pour [cultiver] un champ.
Ainsi, la pousse de la bouddhéité n’a aucune chance de mûrir dans le futur si l’esprit d’éveil fait défaut, à l’image d’un champ cultivé en oubliant de le semer.
C’est pourquoi le grand Gyalshen a dit :
L’esprit d’éveil est comparable aux graines ;
La pratique spirituelle aux travaux des champs ;
Et la dédicace à la conservation des moissons d’automne.
Il est dit encore dans la Grande Perfection :
Comme préliminaire [à toute session], le refuge et l’esprit d’éveil sont liés ; dans la pratique, les deux accumulations sont reliées à la méthode et à la sagesse ; dans la conclusion [de la session], la dédicace est liée aux prières d’aspiration et ainsi de suite. De la même manière, il est impossible d’accomplir l’insurpassable éveil si les trois points essentiels de la préparation, de la phase principale et de la conclusion ne sont pas liés dans tout ce qui est entrepris. Ainsi, le fondement de toutes les pratiques du Beun consiste à adopter l’esprit d’éveil, à utiliser les expériences sur la voie en les voyant comme une illusion ou un rêve et au final, à dédier [cette vertu] à l’éveil insurpassable en la scellant par l’absence de référence conceptuelle. En appliquant de cette façon les trois sublimes points au complet des phases préparatoire, principale et terminale, on développera continuellement la diligence dans la vertu en persévérant nuit et jour sans se laisser aller à des activités sans intérêt. Alors que toutes les conditions favorables sont à présent réunies pour la pratique du bien, il faut s’engager résolument jusqu’à atteindre le cœur des accomplissements en bannissant l’idée que les efforts orientés vers la vertu ne sont pas nécessaires.
Citons également le Discours Immaculé :
Si l’engagement est présent dans l’esprit, le bien sera accompli.
Sans engagement dans l’esprit, on sera emporté par la paresse et la distraction ;
On songera à consacrer sa vie à la vertu mais on n’en aura pas le temps.
C’est pourquoi l’on prendra un ferme engagement dans la vertu.
Même au prix de notre vie, ne laissons pas cet engagement être détruit par les obstacles ou par le souci de l’opinion d’autrui. Sans jamais nous départir du rappel et de la vigilance, analysons notre esprit : s’il y apparaît de l’arrogance ou autre, identifions-le aussitôt pour l’abandonner et déployons des efforts pour nous discipliner.


Les graines à semer.

Le « Grand Shen Victorieux » : Shenrab Miwo.

 

3) Le transfert de conscience

Il est dit dans la Transmission Orale :
La conscience est l’esprit cavalier,
Qui chevauche la monture mentale du rappel .
Mise en mouvement par les ailes du souffle non obstrué,
Elle suit le chemin de félicité du canal central
Pour franchir la porte secrète de félicité au sommet de la tête.


Rappel ou souvenir des enseignements ou instructions essentielles au moment opportun.

Stance 1

tous les êtres animés me sont bien plus précieux
que le joyau magique exauçant les souhaits.
Avec l’intention d’accomplir leur bien suprême,
Puissé-je toujours les garder en mon cœur !

Cette première stance est vraiment orientée sur le fait d’avoir de l’affection envers tous les êtres : c’est l’esprit qui consiste à les chérir tous. le quatrain évoque l’amour pour les êtres mais il s’agit du grand amour, non pas de « l’amour étroit » qui consiste à regarder de manière égocentrique ce qui nous convient. Le grand amour est vaste, il embrasse tout.

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